Petite fille, Venera est fascinée par la danse. En grandissant elle se rend compte peu à peu que tout n’est pas accessible à tout le monde de la même façon : l’école, la culture, et la danse particulièrement. Elle nous raconte comment, du plus loin qu’elle se souvienne, elle est une petite fille qui danse sa vie. Elle nous montre, dans la joie et la légèreté, comment l’audace et les chemins buissonniers lui ont permis de se libérer et de vivre son rêve en marge des routes toutes tracées par l’école et la société.

 « Ballerina ! » promène son public dans la France de province des années soixante, au quartier des Italiens, à la fête foraine, au collège avec les copines, aux bals des années-lycée, à la fac de Nancy en 68. Ce récit évoque une métamorphose du paysage ouvrier de Lorraine, la fermeture des usines, le retour désiré mais devenu impossible sur les terres natales ensoleillées de Sicile et surtout l’impact social et culturel de l’émigration sur la génération suivante.

Elle danse son père, elle chante sa mère, elle grandit, s’épanouit et c’est le désir, le plaisir et la vie qui palpitent, poétiques et ardents, drôles et attendrissants.

Un spectacle de la Cie Volte Face écrit et interprété par Venera Battiato

Merci à Catherine Demeure,  vidéaste, pour les montages.

Témoignages

 … Seule en scène, rythmant ces étapes d’une vie de lutte par des disques vinyles, qu’un électrophone Teppaz nous faisait revivre, Venera virevolte en mêlant l’Italien et le Français et nous la voyons ainsi grandir depuis la petite fille tournant parmi les adultes dans une salle municipale, à l’école primaire dans la cour de récréation, puis à l’adolescence avec les premières danses avec les garçons, jusqu’à l’audition pour l’admission au conservatoire national des Arts du Cirque du Mime et de la Danse à Paris … où elle eut l’éblouissement de lire son nom sur la liste des admises Lire l’article

Affascinante ballerina!
Un vent doux et méditerranéen souffle sur la scène du Rikiki. Venera Battiato esquisse sa vie personnelle, intime : celle d’une fille d’immigrés siciliens en France. L’authenticité de son témoignage se charge d’un côté onirique, décliné dans l’univers coloré des fêtes foraines mais aussi dans ce mouvement dansant qui ne cesse de marquer le temps de la pièce. Le sourire ne quitte jamais le visage de la comédienne et, employant une phrase de Walter Benjamin, on pourrait l’appeler le  » sourire de la curiosité « . Le sourire de Venera provient directement de ce passé qu’elle présentifie sur scène à travers une remémoration créatrice. En cherchant son histoire, elle la provoque et la rend vivante, solide, vraie. Et le décor minimal se prête parfaitement à ce jeu de pure création à la fois sensible et cohérent. Un grand merci à Anne-Marie et Elina pour avoir programmé cette petite perle aux accents siciliens dans le cadre du premier festival du Rikiki  » Histoires de Femmes  » !